COLOMBA CARABELLI (suite)
Jean-Simon est le premier à ajouter à son nom le qualificatif de CARABELLI. Ce qualificatif devient patronymique vers 1780, cependant que plusieurs familles gardent le nom de TOMASI. Ainsi, COLOMBA nait TOMASI et meurt CARABELLI.
Un des fils de Simon-Jean, Gian-Battista, épouse Marie Innocente, fille de Ignace BERNARDINI de Fozzano. "Le 21 septembre 1767, après avoir obtenu dispense de l'empêchement du troisième et quatrième degré de consanguinité, par l'intermédiaire de Mgr Thomas STRUZZIERE, Evêque de Thiene et visiteur apostolique dans le royaume de Corse, le curé TUSOLI interroge le noble Gian-Baptiste, fils de Simon-Jean TOMASI, et Marie Innocente, fille d'Ignace BERNARDINI, de cet endroit, et bénit le mariage...". Ce sont les parents de COLOMBA. C'est celui que MERIMEE désigne sous le nom de Colonel GHILFUCCIO della REBBIA.
COLOMBA naît le 5 mai de l'an 1775. Elle est baptisée le onze du mois de juin suivant.
"... y avait-il des inimitiés entre les deux familles, du sang, comme on dit en Corse ? "
Cela se racontait au village, nous dit MERIMEE ; la haine aurait daté même du XVe siècle. Il nous en reste quelque trace date du XVIIe siècle, ..., le 17 janvier 1652, une rixe éclate sur la place de l'église de Fozzano, entre Jean-Jacques, fils du Messire Geronimo de TOMASI ; deux camps se forment et la lutte menace de devenir générale. Comme il s'agit des principaux de la Rocca, le Lieutenant de Sartène envoie son chancelier Gualtieri pour les réconcilier. Heureusement, tout finit par un baiser de paix réciproque en signe de pardon, avec promesse de ne plus rouvrir les inimitiés sous peine de 400 écus d'amende.
... Mais il est temps de présenter au lecteur les deux autres frères de COLOMBA, Simon-Jean et Ignace.
Simon-Jean, l'aîné de la famille, né le 18 décembre 1769, enrôlé dans les Milices provinciales du Commandant Georges SMITH, lors de l'occupation anglaise de l'île de Corse (1794-1796)' et officier dans le régiment anglais les "Corsican Rangers" de Hudson Lowe.
Lors de la prise de l'île de Capri (près de Naples) par le Royal-Corse Napolitain, Jean-Baptiste (Orso) faisant partie du Bataillon d'élite, s'est trouvé face à face à son frère Simon, officier des Corsican Rangers. De part et d'autre, les Corses provoquent à la désertion pour ne recevoir en retour que le refus méprisant.
Ignace-François naît le 1er octobre 1777. Muni d'un certificat du Tribunal civil de Sartène, en date du 20 septembre 1895, le jeune Ignace, "âgé de 17 ans environ, de parfaites et excellentes mœurs, uniquement en vue de compléter ses études, gagne le continent italien pour étudier au collège de pise".
En 1805, il fait partie de la Légion Corse, dite aussi Légion Napoléon, prend part au siège de Venise et de Gaêta. A la suite de cette campagne, il est promu par le roi Joseph au poste de Secrétaire Général de l'Intendance, mais est destitué à l'avènement de Murat au trône de Naples. Après la mort de Murat, il est nommé Consul Général pour le Roi Ferdinand IV de Naples.
Accusé par les Généraux, COLLETTA et FRANCESCHETTI d'avoir attiré le roi Murat dans le guet-apens de Pizzo (1815), il s'en défend énergiquement dans ses "Mémoires du Chevalier Ignace CARABELLI", écrites en 1826 (2).
Notices historiques sur la Rocca Extrait de : R.P. FIDELIS - AJACCIO 1952
2
(Fozzano et Colomba. Notes et documents. CNDP, CRDP de Corse. 1983)
(1) Registres paroissiaux de Fozzano. Demande de récognition de noblesse de la famille CARABELLI (Archives Départementales. AJACCIO).
(2) Traduites de l'italien par sa petite-nièce Jeanne Adeline CARABELLI. Femme de Lettres, et conservées dans les archives de la famille ROTILY-FORCIOLI Alexandre d'Arbellara.