LA GRENADE

     Avec ses huit branches en bois de cerf, la grenade illustre l’héritage de la Gendarmerie à travers les âges. Symbole des unités d’élite sous l’Ancien Régime, la grenade, ou bombe enflammée, ne fait pas partie du patrimoine symbolique de la maréchaussée. Elle apparaît avec la création de la Gendarmerie nationale. Initialement attribuée aux grenadiers gendarmes chargés de protéger la représentation nationale, cette marque est étendue dès 1797 à toute la gendarmerie. D’abord portée sur les retroussis, les collets, les coiffures, elle prend au fil des années une place de plus en plus grande sur les uniformes et les équipements. La grenade identifie clairement l’institution malgré la diversité des missions et des spécialités. Elle est unique au sein des armées par sa représentation à huit flammes or ou argent.

     Dans le temps... Du Bellay cite les grenades parmi les armes dont disposaient les troupes de François 1er dans Arles assiégée par Charles Quint. Il s'agissait d'un projectile explosif ayant la même forme et les mêmes dimensions que le fruit du grenadier. De plus, la lumière par où passait la mèche rappelait singulièrement l'ouverture arrondie de l'enveloppe épaisse de ce fruit. A l'origine, son poids oscilla entre 1 et 5 livres. Divers modes de lancement furent employés pour la projeter en direction de l'ennemi : arquebuse à croc, mousquet à tige, mortiers (dits "perdreaux"), cuillers ou pelles, frondes, etc…, avant d'en arriver au jet à la main, tel qu'il est encore pratiqué de nos jours. Les lanceurs furent appelés "Grenadiers" : ils devaient être robustes, principalement les lanceurs "à main" pour donner au projectile une portée suffisamment longue, et valeureux car ils devaient exercer leur spécialité loin devant la troupe, au péril de leur vie.