Général Paul-François COLONNA d'ISTRIA


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Carrières de Confrécourt

Les carrières de Confrécourt sont un ensemble d'anciennes carrières de pierre souterraines situées à proximité de Berny-Rivière, en France.

Localisation

Les carrières de Confrécourt sont situées dans le département français de l'Aisne, au nord-est du village de Berny-Rivière dans le bois de Confrécourt.

Construit au bord du plateau du Soissonnais, Confrécourt désigne le lieu où se dressait avant une ferme, d'origine monastique dont la présence est attestée depuis l'époque carolingienne. C'était une vaste exploitation fortifiée, placé sur les crêtes des plateaux de la rive droite de l'Aisne. Cette position lui valut d'être, à la fin de la bataille de la Marne une des lignes de front où se déroulèrent des combats intenses.

Occupation durant la Première Guerre mondiale

En septembre 1914, la région est disputée entre bataillons français et allemands : la 6e armée pour les Français, les 1re et 2e armées Von Klück et Von Bülow pour les Allemands. Le recul des Britanniques à la fin septembre va définitivement fixer le front dans la région : Confrécourt se situe alors en retrait derrière la première ligne française, à un kilomètre et demi du feu. Ensuite les Français tenteront des offensives durant l'automne, notamment en octobre et novembre, mais sans résultat significatif.

De part et d'autres, les belligérants se mettent alors à consolider leurs organisations défensives : les tranchées sont aménagées et on utilise les carrières accessibles pour se protéger des bombardements qui se succèdent régulièrement à partir du 14 septembre 1914. La ferme est à la fin de la guerre totalement détruite. Il ne reste aujourd’hui que les contreforts du soubassement au Sud-Ouest.

Ce secteur restera calme jusqu'en mars 1917, où l'armée allemande se rabat sur la ligne Hindenburg entrainant vers l'avant les Français qui quittent alors les carrières jusque mars 1918. Ils ne les réinvestiront que quand les Allemands, après l'offensive « Michael », regagnent Noyon et se replacent sur l'ancien front après une offensive sur le Chemin des Dames. C'est à partir d'août 1918 que Confrécourt sort définitivement de la zone de combat.

Les lieux ont donc connu une occupation presque constante durant toute la guerre et les carrières furent rapidement utilisées. Elles sont pour la plupart assez anciennes et ont servi à l'extraction de la pierre depuis plusieurs siècles. Mais il est difficile de préciser la date d'ouverture de ces exploitations qui ne sont pas les seules dans le secteur puisqu'au moins cinq autres carrières souterraines sont présentes dans un rayon d'un kilomètre. Les carrières auraient été principalement exploitées pour la reconstruction de la ferme à la fin du XIVe siècle siècle dans le contexte de la Guerre de Cent Ans. L'exploitation de la pierre (ici un calcaire assez grossier) fut méthodique : les carrières de Confrécourt sont réalisées par la technique des « piliers retournés », qui assure une relativement bonne stabilité au ciel de carrière, et qui leur a permis d'être un asile sûr pour les soldats des zones bombardées.

Description

Ce sont d'anciennes carrières souterraines, dédiées à l'extraction de calcaire depuis le Moyen Âge, qui ont été occupées par des soldats français au cours de la Première Guerre mondiale. Les carrières sont au nombre de quatre sur le territoire de la ferme.

La première est appelée aujourd'hui « carrière du premier Zouave » car le blason de cette unité en orne l'entrée, en référence au 1er régiment de zouaves qui occupait les lieux. La carrière fait à partir de son entrée principale environ 150 mètres de long et se distingue par de grandes salles en enfilade qui permettent l'accès à une autre entrée plus petite. On compte une soixantaine de traces laissées par les soldats, dont certaines sont très intéressantes par leur taille importante. Ces traces se trouvent surtout en trois points de la grotte : d'abord son entrée principale où les différents régiments ont voulu marquer leur passage, ensuite au fond de la galerie principale où on trouve la chapelle dite « du père Doncœur » surmontée de l'inscription « Dieu protège la France », et enfin près de la deuxième entrée, plusieurs traces remarquables réalisées par différents soldats. D'autres traces sont quant à elles dispersées dans la grotte et se trouvent isolées sur des parois et des angles.

La deuxième carrière intéressante est appelée carrière « de l'Infirmerie » ou « de la chapelle des Bretons » ou « de l’hôpital », et comprend une quarantaine de traces. Comme ses noms l'indiquent, elle a servi de poste de secours lors de la stabilisation du front dans le secteur et porte par conséquent les organigrammes des services de santé qui s'y sont succédé (216e RI, 404e RI, 238e RI, etc.). On trouve aussi au fond de la carrière, dans l'une des salles les plus enfoncées, une chapelle dite « des Bretons » puisque réalisée en novembre 1916 par les soldats du 262e régiment d'infanterie de Lorient. Ladite carrière est aujourd'hui d'un accès assez délicat, car elle est partiellement effondrée et présente des zones menaçantes.

Il y a donc dans ces carrières de nombreuses traces visibles du passage des soldats, montrant que les lieux furent occupés de manière intense et durable par les soldats. En effet, les unités françaises qui occupent alternativement les carrières de Confrécourt entre fin septembre 1914 et mi-mars 1917 sont en soutien. À celles-ci viennent s'ajouter des artilleurs et différents services d'intendance. La présence permanente de centaines d'hommes dans les carrières de Confrécourt va vite donner l'allure d'une véritable caserne militaire aux lieux : des espaces aux fonctions bien définies sont créés et organisés à l'intérieur. On trouve les postes de commandements, ainsi que des dortoirs avec des châlits, des cuisines, des salles de distraction, des dépôts de munitions, des salles d'examens médicaux et des postes de police. Cette organisation tend à optimiser l'occupation de l'espace irrégulier que sont les carrières tout en offrant aux soldats un havre de paix avant de rejoindre à l'extérieur le combat qui n'est jamais loin. En témoigne la sortie donnant directement accès aux boyaux conduisant à la première ligne au fond de la carrière du Premier Zouave.

Ces deux carrières, ainsi que les ruines de la ferme de Confrécourt, sont inscrites au titre des monuments historiques depuis 1990[1].

 

Les Carrières - Carrières de Confrécourt

 

Carrières de Confrécourt / À la découverte du soldat artiste

Article paru le 04 avril 2010                             L'Union

 

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L'association Soissonnais 14-18 guide les visiteurs sur les traces des soldats artistes, aux carrières de Confrécourt, à Nouvron-Vingré. C'est aujourd'hui.

UNE belle Marianne sculptée de profil dans la pierre, dans la paroi des carrières de Confrécourt. « Quand je suis arrivé ici en 1985, des collectionneurs étaient en train de la découper pour l'emmener », raconte Jean-Luc Pamart, président de l'association Soissonnais 14-18. Cette année-là, l'association est créée pour sauvegarder l'unité du lieu « et tout ce qu'on a découvert autour ».
Emporter un bas-relief taillé par un poilu dans la pierre à quelques pas du champ de bataille, c'est comme déchirer une page d'un livre.

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L'entrée de la carrière où les soldats trouvaient refuge. 

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Pour Jean-Luc Pamart, président de l'association Soissonnais 14-18, « c'est un lieu magique ». 

Archives

À Nouvron-Vingré, ce site s'ouvre comme un vrai recueil de témoignages qui se visite. L'association propose, le premier dimanche de chaque mois, d'en découvrir les richesses artistiques des soldats. Ce sera le cas aujourd'hui. Le rendez-vous est fixé à 15 heures, au monument de la croix brisée, à deux pas des fermes de Confrécourt, l'ancienne en ruine, du XIVe siècle détruite lors des combats de 1914, et la nouvelle sur le plateau.
C'est donc là, dans les carrières creusées en contrebas pour construire la ferme dont les fortifications se dressent encore, que les poilus trouvaient un peu de repos. « Nous sommes à 600-700 mètres des tranchées et du champ de bataille. C'est un abri providentiel », souligne Jean-Luc Pamart. L'une servira de casernement, l'autre d'hôpital.
Après un passage en première ligne, les soldats quittent le front pour reprendre leur respiration aux carrières. Là, ils se sont exprimés dans la pierre. Des Marianne, des blasons, des autels. Ici un vigneron a pressé son imagination pour en faire jaillir, feuilles et grappes minérales qui courent le long du mur. Là, un hommage rendu au sergent Guitard « tué à ce poste le 27 janvier 1916 », à l'entrée de la carrière du premier zouave. Tout au fond, une superbe chapelle à côté de laquelle s'élance un escalier. « Il fait 28 mètres. Il arrive dans mon champ, le champ de bataille. Les soldats montaient la peur au ventre, chargé comme des baudets. C'était l'enfer là-haut », note Jean-Luc Pamart.
Pour les spécialistes « d'avoir autant de noms, de détails, tous les grades, c'est très intéressant. On n'a pas besoin d'aller dans les archives. On vient ici. »

Ludivine BLEUZÉ

Visites des carrières de Confrécourt, chaque premier dimanche du mois, de mars à septembre. Rendez-vous à 15 heures devant le monument de la Croix-Brisée. deux euros par personne. Contact : Soissonnais 14-18, ferme de Confrécourt, Nouvron-Vingré. 03.23.55.17.18.

Source: Journal L'Union


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